Chips au Ketchup, Romance et Mouches qui volent
Seule en scène – Théâtre / théâtre d’objets
La caissière du dépanneur d’un village typique des régions éloignées québécoises se meurt de solitude. En quête de chaleur humaine, La Caissière No Name élabore un nouveau système d’organisation spatial des produits afin d’attirer la clientèle.
À la façon d’une pub / conférence, La Caissière présente son infaillible « Système d’organisation spatial des produits en entonnoir » aux spectateurs. Alors que le facing classique des sacs de chips, du coke, des peanuts BBQ et du PQ se réinvente en direct, la conférence dérape dans les méandres du vaste imaginaire de La Caissière. Rêveries fleurs bleues, confidences, discussions avec l’inanimé, doutes et désillusion.
Quelques heures de tuées pour La Caissière mais toujours le vent qui traverse les vitres et l’insoutenable bruit des mouches qui volent.
Fable élémentaire pour enfants têtus… Ou comment je suis pas morte après avoir écrit ma première pièce de théâtre.
Après 5 refus aux auditions d’entrée dans les grandes écoles de théâtre du Québec je fais le point sur mon projet viscéral d’incarner le titre de comédienne sur cette planète… Assise en seiza sur le radeau à la dérive de la rivière déchaînée de mon existence, je médite sur mes échecs en rafale et les choix de vie à venir. Devant moi 2 options… 1) Capituler et me reconvertir en secrétaire, plombier ou ermite. 2) Rester connectée au plan viscéral et travailler. La question était dans la réponse… WORK BABY WORK! J’ai loué un local de répétition beaucoup trop cher (et froid) pour mes moyens, j’ai bu beaucoup de thé vert Gunpowder (qui me donnait beaucoup mal au ventre mais aussi beaucoup de courage) et j’ai écrit ma première pièce de théâtre solo « Dans la conserve » (que j’ai changé de titre en cours de route pour « Chips au ketchup, Romance et Mouches qui volent » pour faire plus simple………). J’ai honoré sur scène mes premières représentations du spectacle dans une genre de transe où je quittais mon corps. J’ai vomi (de façon symbolique) avant chaque représentation. Après cette épisode, je suis rentrée chez moi j’ai pris mon pouls. Baboum baboum baboum. J’étais pas morte. Alors vu que j’étais pas morte j’ai continué. 10 ans plus tard, toujours sur le même radeau, de plus en plus copine copine avec la fougue de la rivière, je vomi encore (et toujours de façon symbolique) avant chaque représentation mais je suis toujours pas morte. Alors je continue. Baboum baboum baboum.
TEXTE, MISE EN SCÈNE, INTERPRÉTATION :
Michelle Cajolet-Couture
DÉCOR :
Mathieu Goyer
Prix meilleure scénographie au Festival Fringe Saint-Ambroise 2013.